* Témoignage de « Bryan »

C’est au cours de l’été 2016 que j’ai repris contact avec le groupe prêtres « pêcheurs d’hommes » de David et Jonathan. Un premier contact il y a plusieurs années n’avait pas abouti, à cause de moi ; je n’étais pas prêt à franchir le pas, par peur.

Un prêtre responsable du groupe, m’a mis en relation avec un confrère d’un diocèse voisin, qui très fraternellement m’a reçu et présenté l’association David et Jonathan et le groupe Pêcheurs d’hommes.

Au cours de l’automne, j’ai participé à une journée du groupe à Paris, puis en février 2017, à la session de 3 jours. Au cours de cette session j’ai comme chacun, présenté mon parcours.

Déjà au cours de mon enfance, je me savais « différent ». C’est au cours de mon adolescence que j’ai nommé cette différence : « je suis homosexuel ». Une découverte troublante, difficile à vivre, à gérer, surtout qu’au fond de moi j’avais cet appel à devenir prêtre.

Entrant au séminaire, j’ai enfoui cette part de moi-même, niant l’évidence. J’ai ainsi traversé mes années de séminaire paisiblement, sans difficultés.  Les premières années de ministère se sont bien déroulées également. Puis peu à peu, ce qui était enfoui est remonté à la surface, et c’est imposé à moi avec force. Ce fut violent, déstabilisant. Je n’arrivais plus à m’accepter, à m’aimer. Je me sentais submergé, et surtout très seul pour lutter. Il m’était impossible de me confier. 

A 40 ans, j’ai rencontré un ami. Ce fut ma première expérience. Il a su m’apprivoiser, et m’a appris à m’aimer, à m’accepter tel que je suis. J’ai vécu avec bonheur cette belle relation paisible durant plusieurs années, jusqu’à sa mutation professionnelle, dans une région éloignée. Ayant réussi à m’aimer, m’accepter, je n’ai ressenti aucune culpabilité. Cela m’a fait grandir, a modifié en profondeur ce que je suis ; j’ai vécu quelque chose de l’ordre de la libération.

Nous sommes tous différents, par l’âge, nos situations ecclésiales…. Mais j’ai découvert dans cette session de 3 jours, une qualité d’écoute exceptionnelle. Un grand respect, une véritable bienveillance, une fraternité. J’ai rencontré des frères.

Cela n’a pas de prix. Pour moi, c’est important d’avoir un lieu où être en vérité, tel que je suis, avec mes ombres et mes lumières. Je suis très heureux de ces 3 jours, marqués par des échanges, la célébration eucharistique, la convivialité au restaurant pour la dernière soirée. Je remercie les autres membres du groupe de m’avoir accueilli, et je remercie Dieu de m’avoir donné la force de vaincre mes peurs. Cette fraternité est précieuse ; elle est un bon soutien pour pouvoir exercer mon ministère de curé de tout un ensemble de clochers.

Depuis cet automne, des confrères -membres de Pêcheurs d’hommes- d’un diocèse voisin, qui se retrouvent plusieurs fois par an pour dîner, m’ont invité à les rejoindre. Merci à eux.

B.