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* Le pape François s’inquiète de la « mode homosexuelle »

03 décembre 2018 Journal Ouest France

Encore une déclaration de François qui ne va pas passer inaperçue. Dans un livre d’entretien intitulé « La force de la vocation », le pape redoute que « la mode de l’homosexualité affecte la vie de l’Église ».

« L’homosexualité dans le clergé ? c’est une question très sérieuse qui me préoccupe. »
Ce n’est pas la première fois que le pape aborde la question de l’homosexualité. Dans un long entretien avec le prêtre espagnol Fernando Prado, qui doit être publié en plusieurs langues, cette semaine, sous le titre « La force de la vocation », François se penche plus précisément sur l’homosexualité des clercs.

« Lobby gay »
En juin 2013, il avait reconnu l’existence d’un « lobby gay » à la Curie, c’est-à-dire au sein même de son « gouvernement ».
Il s’en inquiète à nouveau. « Dans nos sociétés, il semble même que l’homosexualité soit à la mode et cette mentalité, d’une certaine manière, affecte également la vie de l’Église. »
Il rappelle, en conséquence, la règle édictée par son prédécesseur Benoît XVI, en novembre 2005 : les hommes animés par des tendances homosexuelles ne doivent pas être ordonnés prêtres.
Dans la Ratio Fundamentalis publiée le 8 décembre 2016, par la Congrégation du Clergé, on lit : « Si un candidat pratique l’homosexualité ou présente des tendances homosexuelles profondément enracinées, son directeur spirituel ainsi que son confesseur ont le devoir de le dissuader, en conscience, d’avancer vers l’ordination ».

Pas de double vie
Le pape François le redit : « Dans la vie consacrée et la prêtrise, il n’y a pas de place pour ce type d’affection. C’est pourquoi l’Église recommande que les personnes ayant ce type de tendance profondément ancrée ne soient pas acceptées dans le ministère ou la vie religieuse. »
Quant aux homosexuels qui sont déjà prêtres, religieux ou religieuses, ils « doivent être incités à vivre intégralement le célibat, et surtout à être parfaitement responsables, en cherchant à ne jamais créer de scandale dans leur communauté ou parmi les fidèles en vivant une double vie », ajoute le pape.
« Il vaut mieux qu’ils abandonnent le ministère ou la vie consacrée plutôt que de vivre une double vie », insiste-t-il.

Commentaire
François a-t-il changé d’avis sur l’homosexualité ? « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? », avait-il répondu à une journaliste, dans l’avion qui le ramenait des JMJ de Rio, en 2013.
Un message fraternel en direction des personnes homosexuelles qui semble contredit par ces dernières déclarations. En apparence seulement.
Parce que les derniers propos du pape concernent les clercs et, plus spécialement, ceux qui mènent une double vie. Dont certains sont peut-être à sa porte. L’été dernier, l’archevêque Carlo maria Vigano avait provoqué une polémique en affirmant qu’il existait un « réseau homosexuel » au Vatican dont les membres se protégeaient les uns les autres.
Un réseau, s’il existe réellement, dont le pape François a toutes les raisons de se méfier.
Pour autant, l’emploi du mot « mode » appliqué à l’ensemble de la société est plus que malheureux. L’homosexualité existe depuis toujours, sur tous les continents et dans tous les milieux. Cette préférence sexuelle n’est jamais un choix, et encore moins une quelconque « mode ». Faut-il rappeler la souffrance des jeunes qui se découvrent homosexuels et le sort terrible qui est réservé aux gays dans de nombreux pays ?
En réalité, le pape ne peut ignorer qu’il ne s’agit pas d’une mode. Mais il craint, à juste titre, que les pratiques homosexuelles au sein du clergé ne débouchent sur un nouveau scandale.
L’Église catholique est confrontée à une crise sans précédent avec les révélations en cascade sur les crimes pédophiles. Elle voit poindre également un autre problème : les enfants de prêtres qui témoignent de l’injustice que leur fait subir l’institution.

François veut-il, cette fois, prendre les devants tout en se protégeant de ceux qui, à la Curie, entravent sa volonté de réformer ?
Une chose est sûre, il existe, au sein du clergé, des prêtres homosexuels. Il est même très probable que la proportion de gays soit plus élevée parmi les clercs que dans la société civile. La prêtrise ayant constitué une forme de « refuge » pour les personnes homosexuelles qui, autrefois, n’étaient pas interrogées sur leur sexualité lors de leurs études au séminaire.
Pour autant, en quoi une préférence sexuelle, à laquelle personne n’est réductible, serait incompatible avec la prêtrise ? L’institution ne répond pas sur le fond. Et, du coup, elle prend le risque de se couper encore un peu plus des « périphéries » qu’elle prétend rejoindre.

Article trouvé sur le site de Ouest France, non signé, suivi de nombreux commentaires, avec des échanges intéressants.

Dom.

* AUJOURD’HUI 5 NOVEMBRE 2018

Le groupe « pêcheurs d’hommes » de David et Jonathan s’est retrouvé aujourd’hui. Nous étions 14. Le groupe se renouvelle, et l’écoute de l’actualité de chacun est toujours riche. Des évènements heureux, d’autres moins heureux. La vie partagée en couple pour certains, la séparation pour d’autres. Les difficultés professionnelles pour certains, les tâches du ministère pour d’autres. Je retiens également combien l’actualité de l’Eglise face aux victimes d’abus sexuels interpelle, attriste, révolte, scandalise, fragilise, désespère, les uns, les autres.

Je relis alors ce soir ce texte trouvé dans le journal La Croix du 30 octobre dernier de M. Tugdual Derville, « Ne tuons pas la tendresse » : « […] Que faire du poids de ces abus révélés ? Que chacun se reconnaisse « capable du pire » et peut-être chanceux de ne pas l’avoir commis. Qui peut se dire indemne de toute profanation de son propre corps, temple de l’Esprit ? Et toujours respectueux du corps d’autrui ? La meurtrissure que les victimes endurent, tout au long de leur vie, atteste la sacralité de la sexualité, tellement galvaudée. Le grave péché de quelques-uns, tous en portent les éclaboussures, Jésus étant seul innocent et chaste, ainsi que sa mère.

Les victimes d’abord ont besoin de compassion, de justice et de prière. Les abuseurs aussi. Toute misère appelle la miséricorde. Limite absolue fixée au mal, elle doit s’exercer ici-bas dans la justice pour les criminels. Sur le plan ecclésial, des rituels de pénitence durable aideraient les victimes à se sentir respectées. Mais laisser croire que certains péchés interdisent la miséricorde serait céder au Diable. La portée du « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » reste universelle.

J’ai entendu un homme murmurer après une homélie sur la pédophilie : « J’ai honte d’être chrétien! ». Je reconnais que j’ai parfois ressenti à propos de ma chère Eglise le genre de honte terrible qu’on éprouverait devant les débauches de sa propre mère. Puis j’ai regardé mon âme et suis mentalement sorti du cercle des « lapideurs ».

[…] Et le texte se poursuit et aborde un autre point central du scandale, la question du pouvoir. Et qui rejoint le sujet du cléricalisme, abordé par le pape François dans sa « lettre au peuple de Dieu », comme « appétit de domination et de possession à l’origine de ces maux ».

« Le pouvoir spirituel est un poison qui peut se cristalliser en emprise sexuelle » écrit M. Tugdual Derville. « Finalement, termine-t-il,            cet épouvantable scandale, en nous secouant tous, nous incite à nous enraciner plus humblement dans le Christ, et à nous rapprocher des petits et des pauvres.

Dom.

* SESSION DE FEVRIER 2019

Du 17 au 21 février 2019, le groupe « pêcheurs d’hommes » se retrouvera, pour échanger, partager, s’écouter.

Un moment unique pour « se porter ».

Un temps où il sera question aussi d’approfondir comment notre groupe peut être porteur pour d’autres, et également peut apporter sa pierre pour une Eglise plus inclusive.

Pour les prêtres, pasteurs, religieux-ses, ce blog permet un contact pour en savoir davantage. Rendez-vous sur la page « PRESENTATION DU BLOG » pour prendre contact.

BIENVENU-ES A TOUTES et TOUS

* HOMELIE à l’occasion d’un temps de prière avant un mariage civil d’un couple gay

Homélie (Luc 24, 13-35)

     

JP et Rayan, je vous ai proposé plusieurs textes de la Bible pour vivre cette célébration et vous m’avez dit avoir été dans l’embarras pour choisir, tant il y en avait qui vous touchaient et étaient porteurs des valeurs qui vous tiennent à cœur. Vous vous êtes arrêtés au texte de Saint Paul qui nous rappelle combien l’amour, pas seulement l’amour conjugal, mais la réalité de l’amour, est vitale en toute relation, mais aussi dans les réalités quotidiennes pour vivre en société, dans le monde. Réalité vitale mais exigeante car l’amour est parfois égoïste et ce n’est plus l’amour. Quand on aime en vérité, on ne se donne pas comme horizon sa propre personne, mais l’autre, les autres. L’amour vrai se construit et se vérifie au fil du temps. Il a toujours besoin d’être purifié des inévitables replis sur soi. Il est toujours appelé à dépasser les malentendus et les déceptions pour aller parfois jusqu’au pardon. Quand on aime, on ne cherche pas à fabriquer l’autre à son image mais on l’accueille dans sa vérité  comme il nous accueille avec nos grâces et nos pesanteurs. L’amour est donc un échange réciproque qui fait vivre !

    

Le second texte est un des plus beaux passages de l’Evangile. S’il fallait lui donner un titre, je l’intitulerai la Bonne Nouvelle de l’espérance. La merveille de cet évangile, c’est qu’il est d’une brûlante actualité, d’une grande finesse psychologique et spirituelle. Chacun peut se glisser dans la peau d’un des personnages, avec son histoire personnelle, ses réussites ou ses échecs, ses questions et ses projets. La vie y est décrite comme une route. Une route, c’est engageant, c’est dynamique alors que les tentations de s’arrêter, de s’enfermer, de s’isoler, sont mortifères. L’Evangile nous décrit deux individus sur une route. On les appelle des disciples. Cela veut dire qu’ils avaient créé une relation d’amitié avec Jésus au point de l’accompagner dans sa mission. Mais la mort de Jésus les a séparé de lui et les a effondrés. On les comprend. Il nous arrive d’être découragés et sans force lorsque survient une épreuve. Les deux disciples retournent en arrière. La route qu’ils avaient empruntée leur apparaît comme une impasse, plus encore : une illusion ou une tromperie. Ils quittent Jérusalem, le lieu qui leur rappelle la souffrance et la mort de Jésus comme il nous est parfois impossible de revenir sur un lieu qui évoque trop de douleurs ou de déceptions. Notre route, aux uns et aux autres, est parfois une route où l’on avance à vive allure parce que l’existence est sereine et parfois une route rude et escarpée où il faut prendre son courage à deux mains, ne pas laisser les vagues de la peur nous épuiser. Vous l’avez remarqué, les deux disciples marchent, sans doute sans savoir où ils vont et ils parlent. Leur parole rumine leur douleur. Ce n’est pas une parole qui les fait progresser mais les tient encore dans la tristesse et les regrets. Ils ont besoin qu’un troisième se glisse à l’improviste pour les aider à prendre de la distance. Quand on a le nez sur le volant, on ne voit plus la route et on risque d’aller dans le mur, surtout, on a une vue faussée de la réalité, comme les deux disciples aveuglés. Ils consentent toutefois à se laisser rejoindre par une présence réelle et discrète, qui ne jugera pas  leur souffrance mais l’écoutera. Une présence qui pose les bonnes questions, même si elles sont redoutables parce qu’elles appellent à sortir de soi, à préciser ce que l’on veut vraiment, à grandir ! Une présence qui fait mettre des mots sur ce que l’on vit, pour ne pas se laisser gouverner par les émotions ou l’opinion public. Une présence qui permet de retrouver l’estime de soi quand on a pu la perdre.

         

Rayan et JP, vous pouvez vous reconnaître dans cet évangile, vous pouvez reconnaître aussi tous ceux et celles qui vous ont rejoint sur votre route. Des étapes, non seulement pour vous accepter personnellement dans votre orientation affective et assumer votre passé, mais aussi pour décider de vivre ensemble, pour que votre amour mutuel soit accueilli et reconnu, non comme une perversion mais comme un chemin possible, ni supérieur ni inférieur aux autres, le vôtre, comme d’autres le vivent aussi, les uns avec liberté, les autres dans la culpabilité. Vous vous êtes épaulés comme les deux marcheurs de l’Evangile. Parfois vous avez eu la tentation de baisser les bras, vous sentant seuls et jugés. Mais votre foi, exprimée différemment l’un et l’autre, vous a ouvert le cœur à la présence secrète du Christ, à sa confiance infinie, non pour vous donner des certitudes mais pour affronter le doute et de croire en un avenir possible. Votre foi ne crée pas un cocon à deux, elle vous ouvre aux autres, à vos familles, à vos amis, à celles et ceux qui croisent votre route. Votre souci de l’accueil, du soutien, du partage est le signe que l’Esprit de Dieu est à l’œuvre dans votre vie. Votre prière pour les autres, pour vos proches, pour les personnes éprouvées est un signe fort de votre foi mais aussi de votre amour des autres. Car prier, ce n’est pas démissionner, c’est aimer les autres devant Dieu !

     

Dans l’évangile, petit à petit, les deux disciples vont passer de la peur à la confiance, de l’aveuglement à la clairvoyance, du cœur glacé au cœur brûlant, de la tristesse à la joie, d’une marche errante à l’audace du témoignage. Leur vie va ressusciter, renaître ! Et cela parce qu’ils vont laisser le Christ vivant les rejoindre, les écouter, les instruire, leur partager son amour et sa paix. Quand on laisse le Christ nous rencontrer, entrer dans notre cœur, dans notre univers quotidien, on ne perd pas son temps, on gagne en espérance. Mais il faut consentir, humblement, à recevoir une autre parole, une autre présence que la nôtre.

   

Emmaüs est le nom d’une localité de Palestine où des désespérés ont retrouvé la vie et la joie. JP et Rayan, à votre tour de faire de votre vie, de votre maison, une auberge d’Emmaüs, où croyants ou non, découvriront que seul l’amour est digne de foi, que Dieu leur est proche et les accompagne. 

                                                  P Baby

* ACCUEIL et PRIERE DE BENEDICTION pour un COUPLE GAY

TEMPS DE PRIERE POUR Rayan ET JP

septembre 2017

 

Accueil

A la suite de Rayan et de JP, je vous rejoins bien volontiers, pour porter dans l’affection et la prière la vie commune de Rayan et de JP, et surtout ce pas important et volontairement définitif qu’ils réalisent pour continuer la route engagée ensemble.

Vous l’avez entendu dans le beau témoignage de Rayan, témoignage personnel mais dans lequel JP se reconnaît pour une bonne part, il y a tout un chemin de foi et d’amour, mûri à travers bien des épreuves et des questions, mais assumé dans la confiance l’un envers l’autre mais aussi grâce à vous tous qui les entourez aujourd’hui, grâce à votre compréhension de leur chemin. Sans oublier la lumière et la force de Dieu qui traversent chacune de leurs paroles.

Vous le savez, si la célébration à la mairie à laquelle vous participerez est un vrai mariage civil, ce temps spirituel que nous partageons ensemble n’est pas le sacrement du mariage. Rayan et JP en sont pleinement conscients et d’accord. Qu’il n’y ait donc de méprise ou de fausse publicité pour personne ! Ce moment de pause, d’écoute de textes porteurs de valeurs et de foi qui comptent pour Rayan et JP, ce temps de prière, n’en est pas pour autant inconsistant et insignifiant. Rayan l’a évoqué : le pape François, dans la lumière de l’Evangile, cherche à ce que l’Eglise, les communautés chrétiennes soient accueillantes à toute personne, quel que soit le chemin qu’elle prend. Même si persistent encore beaucoup d’incompréhension, d’indifférence ou de rejet, ce qui n’est pas spécifique à une frange de chrétiens : soyons honnêtes, mais répandu dans beaucoup de milieux, des avancées se font grâce au témoignage de ceux qui cherchent à vivre leur foi dans la situation qui leur est singulière, sans être dans la revendication provocatrice mais avec le plus de cohérence possible et le désir de progresser dans le bien. Ces avancées valent pour tous ceux et celles qui souffrent d’exclusion. Rayan l’a bien dit.

Ma présence avec vous est le signe, hormis l’amitié que je partage avec Rayan et JP, que l’Eglise est ouverte à tous, dans la mesure où l’on cherche à y être épaulé pour vivre sa foi, où on la considère comme une famille où nous n’avons pas simplement à réclamer mais à participer et à partager. C’est le signe de l’amour que Dieu porte à Rayan et à JP et à chacun et chacune d’entre nous quel que soit notre histoire personnelle, nos engagements, nos joies.  C’est le signe que Dieu n’est pas indifférent à leur engagement et les assiste pour qu’ils continuent d’avancer ensemble et rayonnent son Evangile.

 

PRIERE

Seigneur notre Dieu, tu nous vois réunis aujourd’hui dans la joie et dans la paix autour de Rayan et de JP, dans la diversité de nos chemins, chemins douloureux et chemins heureux.

Rayan et JP viennent à toi avec leur vie, leurs espérances et leur volonté d’aimer, ils viennent te dire merci pour ce qu’ils ont reçu de toi.

Accompagne-les de ta lumière et de ta force sur le chemin engagé officiellement aujourd’hui.

Sois leur soutien dans les heures difficiles.

Sois leur joie dans les moments de bonheur.

Donne-leur de grandir dans la foi et l’amour tout au long de leur vie avec les membres de leurs familles et leurs amis.

Que ta Parole les éclaire et les stimule pour fortifier leur vie commune et leurs engagements.

Et, à nous tous qui sommes toujours en apprentissage d’amour et de foi, donne le courage de garder notre cœur ouvert et  notre intelligence en éveil pour bâtir ensemble un monde selon ta Parole de vie !

Nous te le demandons à toi qui es vivant pour les siècles des siècles. AMEN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

* De la part de JACQUES F.

Lettre de Jacques F. au C.A. du 21-22 octobre 2017 : 

 » Je voulais vous dire merci pour tout ce que j’ai pu partager avec vous et tout ce que vous m’avez appris. Je me limiterai à ce que vous m’avez permis de découvrir dans ma foi.

Le Jésus qu’on m’a proposé durant mon séminaire se disait en concepts abstraits, dogmes et dévotions. Avec vous, j’ai rencontré un homme avec toutes ses contradictions, ses hésitations, ses progrès dans la compréhension du monde où il vivait et sa fidélité à la vie.

Né d’une femme, il a dû apprendre les règles de la vie en société. Il a connu les troubles de l’adolescence, il a dû apprendre un métier, choisir de ne pas se marier. Comme d’autres, il devait avoir des érections au réveil et chercher au jour le jour ce à quoi il était appelé. Un homme de chair et d’os, quoi !

Il a connu le désert, le maquis de l’époque, vrai chaudron de révoltes et de violences. On y trouvait des gens pieux, des illuminés, des zélotes de la loi, des sicaires partisans du coup de force, des gens faillis, des bandits de grand chemin. Parmi eux, il choisira ses apôtres. Tous avaient dû fuir les prédateurs romains. Il a vu un troupeau qui n’avait pas de berger et très vite, il est reconnu comme leader potentiel. On parle de lui comme « fils de Dieu, messie » qui sont les termes qui désignaient Saül, premier roi des Juifs.

Mais il ne veut pas être roi ni prendre la tête de la révolte contre les Romains. Pourtant, il parle constamment de Royaume mais ce Royaume ne ressemble en rien à celui qu’on lui propose. Ce Royaume sera non violent, fruit d’une conversion du regard, basé sur la fraternité. On retrouve ce difficile cheminement dans la tentation au désert.
La qualité de son regard me frappe. Au-delà des apparences, il voit ce que chacun porte en lui comme possibilités de reconstruction et de prise en main de son destin. Sauf chez Jean (mais est-ce Jésus ou Jean qui parle ?) Jésus ne fait pas de discours théologique dans les évangiles. Il part toujours d’un fait concret ou de la rencontre d’une personne et de ses aspirations. Il révèle à celle-ci le regard de tendresse que celui qu’il appelle son Père porte sur elle. C’est dans sa prière que son Père lui a donné de partager la tendresse que lui-même porte à ses créatures.

Il a vu la misère des petites gens de Palestine, opprimés par le prédateur romain et victimes du mépris des riches et des prêtres. Il est ému jusqu’aux tripes de voir leur écrasement. Au-delà des pauvres apparences, il voit des personnes riches de potentialités enfouies au plus profond d’elles-mêmes. Il leur révèle ces possibilités et leur donne la force de sortir par elles-mêmes de leur écrasement. Il résume cela d’un mot : « Ta foi t’a sauvé. » Foi dans la vie comme don de Dieu. Le regard de Jésus mérite d’être sans cesse approfondi.

Plus étonnante encore est sa relation avec les femmes. Celles qui le suivent ont un nom. Elles ne sont pas « femme de…, fille de…, épouse de… » comme c’était la coutume. Elles sont autonomes et disposent de leurs biens. Elles peuvent prendre la parole et certaines vont nu-tête à la mode des hétaïres grecques. Nous sommes loin de la femme soumise, muette et voilée du modèle sémite de l’époque. Elles sont considérées comme pécheresses, non pour leur vie privée mais parce qu’elles ne respectent pas le modèle imposé. Certes, plusieurs ont eu un passé agité et Jésus les en a délivrées. Encore plus étonnante l’hétaïre qui vient au repas chez Simon. Sans qu’elle n’ait dit un mot, Jésus se laisse tripoter par cette courtisane au grand dam du pieux maître de maison qui regarde goguenard. Et Jésus donne sa foi comme modèle et réprimande son hôte. Nous sommes loin du regard puritain et pudibond que les clercs nous proposent depuis des siècles.

Avec Paul, je peux dire qu’il n’a pas retenu sa filiation divine et qu’il s’est fait obéissant jusqu’à la mort et une mort infamante sur une croix. Il a obéi aux exigences de sa conscience et aux appels que les événements lui adressaient. C’est ainsi que Dieu parle à chacun de nous. Jésus a payé de sa vie cette liberté et cette fidélité. C’est pourquoi, en le ressuscitant, Dieu lui a donné un nom au-dessus de tout nom. Je peux célébrer les merveilles que je vois chaque fois qu’un frère ou une sœur vient à la vie car c’est l’œuvre de son Esprit.

Jésus est amoureux de cette beauté de la Création que la folie des hommes met chaque jour en péril. Jésus n’est pas obsédé par le péché. Il le voit chaque jour et constate les ravages qu’il entraine. Il apporte son soutien à ceux qui en sont victimes et les rend à la vie. Il les crée à nouveau.
Voilà le Jésus à qui j’ai donné ma foi. C’est lui qui donne sens à mes rencontres quotidiennes. Il m’a fallu toute une vie pour le formuler de façon à peu près claire. Cet éclairage m’a été donné, entre autres, par l’accueil que j’ai pu faire avec vous de ceux qui n’arrivent pas à faire l’unité entre leur désir affectif et leur foi mais aussi par les tensions que j’ai pu vivre avec vous en 45 ans d’amitié. DJ doit approfondir ce regard que Jésus nous propose et garder son engagement au service de ceux qui sont écrasés par les multiples dénis d’humanité.

Cette recherche en vaut la peine et je veux encore vous remercier de m’avoir aidé dans ce parcours. Vous m’avez permis de retrouver mon humanité et de lui donner du sens. 

Que DJ continue à porter cette lumière ! »

* Prochaine session en FEVRIER 2018

La prochaine session de Pêcheurs d’hommes aura lieu du dimanche soir 25 février 2018 au jeudi matin 1er mars, en région parisienne.

Un temps d’échanges, de prière, de communion, de fraternité, où chacun vient déposer ce qu’il souhaite.

C’est le moment de s’inscrire !

N’hésitez pas à prendre contact

Nous aurons le plaisir d’accueillir le fondateur de la Communion Béthanie, qui nous accompagnera dans nos échanges.

* PAQUES 2017

Pâques 2017

 

Printemps

« A Pâques… la nature reprend ses droits. Nous guettons tous en avril le signal de sa renaissance ; la blancheur des premiers crocus, la fraîcheur des primevères, le jaune tendre des jonquilles. Symboles de fertilité, les œufs que nous cachons au jardin s’offrent depuis l’Antiquité. L’adhésion à la vie qui renaît, le besoin de la célébrer, de renouer avec la lumière est commune à tous les hommes. Elle se double pour les chrétiens d’une promesse spirituelle. »

(Catherine Lalanne. Pèlerin 13 avril 2017)

Lumière pascale

 « Dans les hommages rendus aux victimes du terrorisme il y a toujours le moment du dépôt des lumières parmi les fleurs répandues au sol. De Paris à Nice, de Saint-Pétersbourg à Stockholm, de Berlin à Istanbul, de Londres à Alexandrie, ces loupiotes tremblotantes dans leurs petits godets rouges ou blancs sèment et répètent la faiblesse forte de l’espérance, en dépit de tout. »

(Bruno Frappat. La Croix 15,16,17 avril 2017)

 

A Pâques, la vie nous appelle

 « Non par magie. Non par oubli du deuil. Non parce que nous tournerions la page de la souffrance, des doutes, des questions. Mais parce que la vie a persévéré, discrète, à travers un tombeau vide, au cœur de la nuit, puissante. Rien ne l’arrêtera désormais. Elle courra devant chacun de nous pour nous entraîner et nous arracher à la fascination du malheur. En ce premier jour, oui, le Christ est relevé d’entre les morts. Mais à travers Marie la Madeleine, Pierre et le disciple bien-aimé, c’est vous et moi qui sommes redressés. Avec la marque de nos histoires, de nos mémoires heureuses et douloureuses. Du sein de nos corps fatigués et de nos vies si souvent enténébrées. Oui, aujourd’hui, nous sommes déjà ressuscités. Aujourd’hui, nous sommes réveillés des torpeurs qui tirent vers le fond et veulent nous retenir dans leurs liens mortifères. Aujourd’hui, la Vie de l ‘Ami indéfectible nous appelle, comme jamais. Allons. Partons d’ici. »

(Véronique Margron. La Vie 13 avril 2017)

 

Pâques, le mal et l’espérance

 « Au matin de Pâques, les chrétiens vont professer qu’au–delà de la croix, au-delà de l’innocence suppliciée, le bien et l ‘amour ne meurent pas. C’est un acte de foi et d’espérance. Mais ce n’est ni un refuge ni une illusion ; ils ont la mission d’en être les témoins, c’est-à-dire de commencer à leur porte et à leur mesure à rendre le bien pour le mal. »

(Christine Pedotti. Témoignage Chrétien 13 avril 2017)

La fraternité d’abord

 « A quelques jours de Pâques, nous affirmons que la confiance a le pouvoir de traverser toutes les peurs et qu’elle nous est confiée pour que nous la fassions grandir. Plutôt que de laisser le dégoût, la colère , les peurs nous enfermer dans le ressentiment, ayons le courage de la fraternité d’abord, et la ténacité de faire et de refaire société ensemble. »

(Laurent Schlumberger. Témoignage Chrétien 13 avril 2017)

Jacques C., pêcheur d’hommes, 15 avril 2017

* Rencontres … non institutionnelles !

Une rencontre de prêtres homo dans notre diocèse

Ne rêvez pas ! Cela n’a rien d’institutionnel…

Suite à des rencontres dans des lieux de dragues, le dialogue a été possible entre 2 prêtres de mon diocèse, puis entre 2 autres, toujours à l’initiative du même prêtre qui a osé aller plus loin, proposant une rencontre à 3 (faut-il préciser qu’il s’agissait uniquement d’un repas cette fois-ci !).

Toujours est-il que chaque trimestre, nous nous retrouvons à 3 pour partager autour d’un bon repas, ce qui nous habite. Un 4ème d’un diocèse voisin nous a rejoint.

Une fois par an, les ‘conjoints’ pour ceux qui en ont, sont invités.

Oui il est possible de sortir de l’isolement, se libérer de l’enfermement. Nous avons la chance de vivre un chemin de résurrection. Dans ces fêtes de Pâques je me devais de vous le partager.

 

« Roger », pêcheur d’hommes, avril 2017.

* Vous n’aurez pas ma voix

VOUS N’AUREZ PAS MA VOIX

Le Front national reste plus que jamais un danger pour la société. Un danger aujourd’hui à l’occasion des élections présidentielles et un danger pour demain. Mais qui en a peur ? Qui le combat ?

« Celui qui combat peut perdre. Celui qui ne combat pas a déjà perdu. » Bertolt Brecht

Le Front national n’a cessé de progresser au cours des années et s’est imposé dans le paysage politique. Il s’est nourri du terreau de l’injustice.

Car nous sommes dans une société où de plus en plus de perdants sont laissés de côté alors que les gagnants s’arrogent tous les droits. Une société où le fossé des inégalités se creuse de façon vertigineuse, alors que la corruption prospère. Une telle société qui prive les exclus de leurs droits fondamentaux, ne peut que nourrir les discours anti-immigration et anti-européen du Front national.

Je ne peux oublier que la France, est le pays des Droits de l’Homme, une terre d’asile avec sa tradition d’accueil et son passé d’aide aux opprimés. L’Europe est vouée au métissage.

L’avenir n’est pas dans la fermeture des frontières mais dans la solidarité entre les peuples. Tout homme est un frère.

Je suis scandalisé que des catholiques puissent voter Marine Le Pen, alors qu’un message de fraternité traverse les Evangiles : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli »

Non, le Front national n’aura pas ma voix. Je voterai Emmanuel Macron.

Jacques Gaillot

Evêque de Partenia, et ami

Mai 2017